Après plusieurs réunions de travail tenues au Ministère ou à la Préfecture de Rouen, nous décidons d'aller sur le terrain, à la rencontre.
Les premiers à nous accueillir seront les pêcheurs du Tréport. Après un échange téléphonique avec l'un de leurs représentants et une réflexion de leur côté, un rendez-vous est fixé dans la salle de la chambre de commerce. Fermes opposants à l'un des parcs déjà décidé, ils acceptent d'échanger.
Nous sommes venus à 4, Jean Philippe, Mireille, Stéphane, le secrétaire général, et moi. Une dizaine de pêcheurs nous accueillent, ainsi que deux femmes de pêcheurs et une fille de pêcheur.
Ils nous racontent la vie de la pêche sur cette côte, les lourdeurs administratives qui les assaillent : « Bientôt, il faudra embarquer une secrétaire à bord, tant il y a de papiers à remplir ».
Puis, ils nous parlent des précédents débats publics, les concertations qui ont suivi, les enquêtes publiques. Ils n'y croient plus à ces démarches car ils n'ont pas perçu d'avoir été mieux entendus et compris grâce à elles.
Moqueurs, ils nous disent que l'on paraît aussi gentils que nos prédécesseurs. Mais fermement, ils interrogent notre utilité même, et l'utilité même des débats publics.
C'est un message qu'il nous faut bien entendre 5 sur 5.
Pendant toute la réunion, un homme filme. Il n'a pas sollicité notre accord, mais en ces temps de grande transparence est-ce encore une question pertinente. Il nous précise plus tard qu'il réalise un documentaire « le vent du mensonge » dont les premières présentations publiques auront lieu pendant le débat public.