Nous sommes désormais 7 avec la mission de garantir le droit à la participation des citoyens avant toute décision relative à l'environnement.

Le sujet de notre débat public : la création de nouveaux parcs éoliens en mer, au large des côtes normandes.

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J'ai été nommé le premier, le 3 avril dernier, avec le titre de Président de Commission Particulière de Débat Public. Cela me vaut depuis quelques apostrophes souriantes de mes amis de toujours. Moi, Président !
 
Moi, Président, j'ai pour premier job de constituer une équipe. Je sonde autour de moi, interroge, cherche à convaincre des bonnes volontés. Pas toujours positives les réactions : j'ai déjà donné, me disent certains. Je ne serai pas suffisamment disponible, me glissent d'autres.
 
Après plusieurs jours, les contours de l'équipe se dessinent.
 
J'ai l'accord de Martine Bartoloméi avec qui j'ai organisé l'un des premiers débats publics tenus en France. Il concernait le TGV Ouest. C'était il y a 25 ans et la Commission Nationale du Débat Public n'existait pas encore. Martine a depuis lors consacrée une bonne part de sa vie professionnelle à piloter des concertations sur des projets urbains et de transport. Elle écrit aussi dont « les menus de la Mafia » qui résume l'originalité de son esprit.
 
Sarah Melhénas, ancienne journaliste, je la connais depuis 1997. Ensemble, nous avons organisé et animé les premiers Etats Généraux des malades du Cancer sous l'égide de la Ligue contre le Cancer. Ses capacités à écouter, à accompagner les gens vers l'expression, à reformuler le sens de leurs propos, nous seront très utiles. Comme elles l'ont été pour ces nombreuses associations de malades ou d'action sociale qui ont fait appel à elle. Elle écrit aussi, des livres blancs qui résument pour le public ce qui est exprimé dans les différents Etats Généraux qu'elle a animé depuis 20 ans..
 
La troisième, à accepter de me rejoindre, c'est Alexandra Moreau, l'expérience personnifiée du débat public. Depuis une quinzaine d'années, elle travaille à la Commission Nationale et a été secrétaire générale d'un débat public sur les éoliennes au large du Calvados. Dans quelques mois, elle va quitter la France pour le Canada où elle s'installe avec sa famille. Je lui propose de mettre ses expériences des débats publics et ses qualités humaines au profit de notre débat et elle accepte.
 

Je sollicite ensuite Jean Trarieux, un ingénieur de SNCF réseau dont j'ai pu apprécier les qualités humaines et d'ingénieur lors de concertations concernant la fermeture de passages à niveau. Il sait écouter, créer de la relation avec ses interlocuteurs, identifier des points de blocage et imaginer des solutions. Il a ensuite le bon goût de faire sérieusement les choses sans tomber dans l'esprit de sérieux, sans être dominé par son ego.
 
Les deux derniers membres, je ne les connaissais pas auparavant.
 
Le nom de Jean-Philippe Anckaert m'est glissé par le directeur de la CNDP. Il est inscrit sur la liste nationale des Garants et a été commissaire enquêteur sur différents projets en Normandie. Ancien commandant de la base navale de Cherbourg, il fait partie de ces « gens de mer » qui aiment et connaissent les secrets et les contraintes des mers et des océans. Il sait rire des petits ennuis quotidiens comme tous ceux qui ont vécu des choses vraiment importantes.
 
Mireille Heers est membre du collège de la Commission Nationale. Elle connaît le débat public à travers les présentations qui y sont faites en amont et en conclusion de leurs déroulements. Elle aspire à en vivre un de l'intérieur et en responsabilité directe. Femme de droit, ancienne Présidente du Tribunal administratif de Rouen, elle possède cette rigueur et cette indépendance d'esprit que je connais chez une amie ancienne juge d'instruction. Je suis heureux qu'elle nous ait rejoint.
 
Reste à faire de nous sept une équipe respectueuse de nos différences d'expériences, de culture et de personnalités.
 
Me revient en tête, une histoire que l'on m'a racontée.
 
Quand, en Bretagne, des capitaines de navires cherchaient à recruter leurs équipages, ils discutaient dans un bar. Parfois longuement et parfois brièvement. A la fin de l'échange, ils se tapaient dans la main et appuyaient cela d'un sonore « il y a de l'homme », signe d'un accord pour faire équipage commun.
 
Entre nous, « il y a de l'homme et de la femme » pour faire équipage commun. Et il se dit que conduire un débat public a à voir avec la navigation. Il s'agit de trouver la bonne route et d'accepter de naviguer par tous temps.

 

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