Réponse du maître d'ouvrage au compte-rendu du débat public et réaction de la CNDP

Le 19 octobre 2020, la Commission particulière et la présidente de la CNDP, Chantal Jouanno, ont publié le compte-rendu et le bilan du débat public sur la question des éoliennes en mer en Normandie.

Le 19 janvier, l’Etat, maître d’ouvrage, et RTE (Réseau de transport d’électricité) ont rendu publiques leur réponse détaillée aux attentes et recommandations de la commission et l’étude des raccordements du parc éolien marin au réseau électrique terrestre.

Consultez le rapport et son annexe. RTE a également publié un rapport spécifique sur les enjeux de raccordement.

La commission particulière a fait son retour sur les réponses du maître d’ouvrage, en les commentant au regard de ses demandes et recommandations, basées sur les attentes manifestées par les publics.
> Consultez le retour de la commission particulière

La CNDP a publié son avis, annoncé la concertation post-débat et nommé ses deux garants : Messieurs Jean Trarieux, ancien membre de la commission particulière et Dominique Pacory.

Le débat en bref

Qui organise le débat ?

Qui organise le débat

Un futur parc éolien dans la manche ?

Un futur parc eolien

Nous sommes accueillis à Port en Bessin par son maire et son adjoint. Il a convié autour de la table des pêcheurs, le directeur de la coopérative, la directrice des services de la commune et un représentant du département. L’objet de cette rencontre : écouter le monde de la pêche concerné par l’implantation d’un parc éolien déjà décidé.

Au fil de la réunion, la discussion porte sur l’évolution des activités de pêche. Depuis plusieurs années, l’effort a été porté sur une amélioration de la qualité. Des aménagements ont été opérés sur les bateaux, les caisses où sont rangés les poissons ont été modifiées, les transferts vers la criée garantissent un bon état de la ressource. Toute la chaîne d’activité est centrée sur un objectif : pêcher moins, mais vendre mieux. Et cela produit ses effets. La valeur des produits a progressé. Cette politique a été favorisée par des investissements publics du Département sur le port. Et cette meilleure valorisation permet désormais d’investir dans des bateaux neufs. Choisir de s’endetter pour 2 ou 3 millions d’euros suppose d’avoir foi en l’avenir.

commission sur le port de port en bessin

Or, cet avenir est souvent obscurci par des contraintes nouvelles : l’évolution du climat et ses répercussions sur l’état de la mer et donc des ressources ; le Brexit qui peut bousculer l’équilibre actuel entre le nombre de bateaux présents et la ressource à prélever.

Autre contrainte : la création de parcs éoliens en mer. S’ils ont « accepté » la création d’un parc à Courseulles-sur-Mer, nos interlocuteurs rappellent que cela reste une contrainte forte pour leur activité. Certes, ils ont participé à une simulation de pêche dans le futur parc, mais ils n’en concluent pas qu’ils iront y pêcher.  Ils s’interrogent avec suspicion : pourquoi veut-on absolument nous convaincre que l’on pourra y pêcher ?

Mais décider de créer d’autres parcs leur semble impensable. Car il n’en n’a jamais été question lorsqu’on les a convaincus d’accepter le leur. Car cela leur semble être une fuite en avant que de prendre une telle décision sans retour d’expérience des parcs déjà décidés. Car il y a le Brexit qui peut se traduire par l’arrivée de bateaux hollandais, belges se repliant des côtes anglaises sur la baie de seine.

Peut-on prendre le risque de déstabiliser les efforts de qualité de leur filière et de ruiner leur investissement en temps et en bateaux neufs.

Voilà les messages qu’ils pourraient exprimer à l’occasion du débat public. En espérant être entendus. Sur ce point, ils doutent.

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